Théâtre du Fracas

Créée en 2003, la troupe du Théâtre du Fracas est dirigée par ses fondateurs, Côme de Bellescize (auteur, metteur en scène), et par Vincent Joncquez (comédien). Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès, les Errants de Côme de Bellescize, Les Enfants du soleil de Maxime Gorki, un répertoire déjà large au travers duquel le Théâtre du Fracas défend ou exalte une forme de théâtre au service du texte, du récit, et veut, grâce à des spectacles à la fois exigeants et populaires, transporter son public tout en éveillant un questionnement sur le monde contemporain. Inspirée par des metteurs en scène tels que Wajdi Mouawad ou Declan Donnelan, la recherche artistique puise ses ressources dans le jeu de l'acteur et sa capacité d'invention. Les scénographies, les musiques des spectacles, tout en ne se refusant aucune folie, sont astucieuses, modulables et font appel à l'imagination du spectateur pour donner corps aux univers qui lui sont proposés. D'ordre politique, social, philosophique, le questionnement qui anime la compagnie tourne principalement autour de la question simple du « vivre ensemble » : la violence et le sacré (Roberto Zucco), l'errance dans les sociétés occidentales (les Errants), utopie et cohésion sociale (Les Enfants du soleil). Le Théâtre du Fracas conçoit le théâtre comme un lieu de plaisir et de questionnement où, à travers l'émotion où le voyage imaginaire, artistes et public se réunissent pour transformer le monde. Pourquoi la troupe ? Depuis l'antiquité, des groupes d'artistes se réunissent pour proposer à leurs contemporains un questionnement sur l'Homme. Le miroir de la scène n'a jamais cessé de refléter à des gens rassemblés pour voir et écouter, d'autres gens rassemblés pour raconter et pour montrer. Cependant, cette tradition s'est diluée pour des raisons sociales et économiques. Les spectacles à deux ou trois comédiens se multiplient ; moins coûteux, plus faciles à transporter et donc à vendre, ils font mieux vivre les artistes qui les composent et répondent parfois à un goût du public pour les formes intimistes. Ils renvoient l'image d'une société où l'individualisme produit de la solitude. Aujourd'hui, pour de jeunes artistes, conduire une aventure de troupe, avec un nombre important de comédiens sur scène, c'est prendre un risque important, c'est aussi et surtout un engagement sociétal fort. Le risque est technique et financier : des spectacles plus lourds, plus onéreux qui ont besoin de salles plus grandes et donc plus difficiles à obtenir ; une gestion humaine plus complexe ; bref, une voie de difficulté et d'exigence. Malgré ces difficultés, ce choix et cet engagement hissent et caractérisent notre ambition. Le choix d'une expérience humaine forte et intense qui enrichit notre regard sur le monde. L'engagement de proposer au public des spectacles foisonnants, enthousiastes et vivants que seules les troupes ont les moyens humains de faire exister.