Lors de sa venue en Bretagne voici deux ans au sein du Black Saint Quartet, David Murray avait impressionné par le mélange de finesse et de puissance de son jeu, par l'enracinement d'un univers qui donne en même temps le sentiment d'être toujours très neuf. S'il fallait lui donner une lignée, on parlerait d'Albert Ayler et de Coleman Hawkins, de Lester Young et de Sonny Rollins au sujet de ce saxophoniste. Il « s'inscrit dans une lignée d'instrumentistes puissants et lyriques, sa sonorité sous-tendue par un large vibrato, mêlant l'expressionnisme free à la volupté généreuse des ténors swing ». L'Afrique, via les percussions, et surtout les Caraïbes et les Antilles baignent généreusement le répertoire de fusion créole développé par Murray au sein de The Gwo Ka Masters. La dimension festive et dansante, les sonorités très cuivrées (proche parfois de celles de la musique cubaine) font penser aux cocktails exotiques et corsés qu'aimait Dizzy Gillespie. Le tout servi par une section rythmique infatigable et une puissance de soufflerie énorme. Un véritable volcan..